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Analyse Macro-Économique : 19 Juillet 2024

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19 juillet 2024

Analyse Macro-Économique : 19 Juillet 2024

À Retenir :

Les points clés de la situation économique et financière concernent les marchés des matières premières, l’économie chinoise, le pétrole et les devises importantes :

  • Les prix du blé et du soja baissent : approchant les niveaux d’avant COVID, cela aide à lutter contre l’inflation, surtout pour l’alimentation aux États-Unis.
  • La croissance économique de la Chine ralentit : affectée par des dettes élevées dans l’immobilier et une baisse des importations de matières premières, cela pourrait impacter l’économie mondiale. Des mesures réglementaires sont prises pour contenir la crise.
  • Le prix du pétrole reste stable malgré la demande saisonnière et les coupes de production de l’OPEP, et grâce à une production élevée aux États-Unis.
  • Le dollar américain profite de la situation, tandis que l’euro est aidé par le tourisme. Le yuan chinois est affecté par la crise bancaire et économique.
  • La crise en Chine pourrait augmenter l’intérêt pour le Bitcoin comme alternative financière.

Lexique :

*OPEP (Organisation des Pays exportateurs de Pétrole) : Entité internationale regroupant des pays exportateurs de pétrole, qui vise à coordonner leurs politiques pétrolières.

*Prime de Risque Géopolitique : Majoration des prix, en particulier pour les matières premières comme le pétrole, visant à compenser les risques découlant des tensions géopolitiques.


🌾 Matières Premières Agricoles :

La dynamique actuelle des marchés mondiaux des matières premières met en lumière une tendance significative dans le secteur des commodités agricoles, où l’on observe une baisse notable des prix, spécifiquement pour le blé et le soja.

Ces derniers, atteignant des niveaux proches de leurs plus bas annuels et retrouvant des prix antérieurs à la crise sanitaire, jouent un rôle clé dans la stimulation de la désinflation. Cette réduction des prix du blé sur les plateformes d’échange est accueillie comme un élément favorable à la désinflation, symbolisant une tendance générale à la baisse pour l’ensemble des matières premières agricoles.

Ces fluctuations sur le marché agricole, particulièrement marquées par le recul des prix du blé, influencent directement la dynamique de l’inflation alimentaire, avec une incidence notable aux États-Unis.

Là-bas, le taux d’inflation alimentaire annuel a atteint le point zéro, marquant potentiellement le début d’une période de réduction des prix des denrées alimentaires pour les consommateurs. Cette évolution suggère que les ajustements des prix sur le marché des commodités agricoles peuvent avoir des effets bénéfiques substantiels sur l’inflation globale, offrant un souffle de soulagement à ceux qui sont préoccupés par la hausse des coûts de la vie.

Analyse graphique du cours du blé qui chute fortement depuis ses plus hauts de février 2022.

🇨🇳 Économie Chinoise :

L’économie chinoise, premier importateur mondial de matières premières, connaît un ralentissement majeur, résultat de déséquilibres structurels tels que l’endettement excessif dans le secteur de la construction. Ce phénomène réduit la consommation locale et les importations de matières premières, marquant profondément les marchés financiers internationaux.

Le premier semestre de 2024 a vu une chute des importations chinoises de matières premières, mettant en lumière un contexte économique en pleine mutation et une prudence croissante des consommateurs chinois.

La situation s’aggrave avec l’émergence d’une crise bancaire en Chine, sur la trace de problèmes similaires aux États-Unis, principalement enracinée dans les difficultés du secteur immobilier. Un ralentissement marqué des transactions immobilières et un surplus de biens non vendus, associés à une régulation visant à juguler la spéculation, ont exacerbé la crise économique.

Les entreprises majeures du secteur, telles qu’Evergrande, confrontées à d’imposantes dettes impayées, et les banques rurales, très exposées au marché immobilier, sont en première ligne face à cette détérioration, mettant en jeu la stabilité financière nationale.

Dans une tentative de stabilisation, les autorités chinoises ont pris le contrôle de 40 banques rurales, notamment dans la province de Liaoning, à travers des fusions ou acquisitions par des entités plus importantes, pour endiguer la propagation de la crise financière.

Cette manœuvre a toutefois renforcé la réticence des consommateurs chinois à dépenser et à investir, aggravant le ralentissement économique et perturbant davantage les importations mondiales. Le plan de réorganisation anticipé de près de 4000 banques locales, qui devrait s’étaler sur plusieurs années, vise à réformer en profondeur le système financier, mais projette aussi une ombre sur l’avenir économique du pays.


Analyse graphique de l’indice SSE Composite qui reflète la performance du marché boursier de Shanghai.

 

🛢️ Prix du Pétrole :

Dans le contexte des matières premières cruciales, le secteur pétrolier se distingue particulièrement en ce moment par sa capacité à résister aux tendances déflationnistes, un phénomène complexe alimenté par plusieurs facteurs.

En premier lieu, l’entrée en période de forte consommation automobile, tant aux États-Unis qu’en Europe, injecte une demande substantielle sur le marché. Cette demande est renforcée par les ajustements à la baisse de la production opérés par l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP*), ainsi qu’une prime* liée à l’incertitude géopolitique, qui ensemble contribuent à un état de tension sur les prix.

Paradoxalement, cette dynamique haussière est tempérée par les États-Unis qui, ayant récemment atteint un niveau record de production pétrolière quotidienne, introduisent un contrepoids significatif qui stabilise l’équilibre tarifaire, évitant ainsi une escalade des prix.

Le panorama se complique lorsque l’on observe la volonté de l’OPEP de contracter les quotas de production, ajoutée aux tensions géopolitiques, des facteurs qui, dans un autre contexte, favoriseraient une hausse des prix.

Pourtant, contre toute attente, le cours du pétrole maintient une stabilité remarquable. L’anticipation d’une baisse des prix après la saison estivale s’ancre dans le scepticisme vis-à-vis de la discipline de production au sein de l’OPEP. L’expectative que plusieurs membres ne respecteront pas les plafonds fixés, cherchant à réactiver promptement leurs capacités extractives après la fin du troisième trimestre 2024, joue un rôle crucial dans cette projection.

Parallèlement, l’augmentation prévue de la production pétrolière américaine jusqu’en 2028 introduit une pression supplémentaire sur les prix, suggérant ainsi une probable régression tarifaire ultérieure à la période estivale.

Cette interconnexion de forces, où la robustesse du marché pétrolier est mise à l’épreuve par des vecteurs de pression baissière et haussière, souligne la complexité de prévoir les mouvements de prix dans un secteur influencé par une multiplicité de facteurs, tant économiques que politiques.

La convergence de ces dynamiques, une offre généreuse, les ajustements de production de l’OPEP, les tensions géopolitiques, et les innovations dans la production américaine teinte le marché pétrolier d’une résilience notable, tout en le positionnant à la merci de futurs rebondissements tarifaires post-estivaux.

Analyse graphique du cours du baril de pétrole brut extrait en mer du Nord, baril de référence en Europe.

 

📊 Analyse des Devises :

  • Dollar Américain (USD) : Stabilisé par la désinflation alimentaire et la production pétrolière, le dollar américain reste robuste face aux fluctuations du marché. Cependant, il est vulnérable à la crise bancaire chinoise, puisqu’une crise généralisée dans une économie aussi interdépendante pourrait affecter la confiance et l’investissement globaux.
      
Analyse graphique de la performance du dollar américain par rapport à un panier d’autres devises.

 

  • Euro (EUR) : L’euro est soutenu par la saison touristique et la conduite estivale, ce qui booste l’activité économique en été. Néanmoins, il reste vulnérable aux tensions géopolitiques et à la demande chinoise. Une diminution des importations chinoises pourrait affecter les exportations européennes, impactant par conséquent l’euro.
  • Yuan Chinois (CNY) : Le yuan est déprécié en raison des crises bancaire et immobilière, du ralentissement économique et de la baisse des importations de matières premières. Les récentes crises en Chine ont sapé la confiance dans le yuan, et la forte exposition à des prêts à risque au sein des petites banques ne fait qu’aggraver cette situation.

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